Menier, il s'agit aussi de votre projet monsieur le maire...

A l'occasion d'un compte rendu de mandat, le 4 février dernier, Mathieu Viskovic, maire de Noisiel, a refusé d'endosser la paternité du projet de reconversion Menier. Il s'agirait selon lui de "celui d'un promoteur". A l'exception d'un litige sur le nombre de logements c'est pourtant bien le projet adopté par les villes de Noisiel, Torcy l'agglomération, Nestlé et Linkcity qui est à l'œuvre...

En juillet 2019 le comité de pilotage public/privé formé par les villes de Noisiel, Torcy, l'agglomération Paris-Vallée de la Marne, Nestlé et Linkcity déclinaient dans un communiqué commun le programme de reconversion du site Menier : "Le projet porte l’ambition de contribuer à la création d’un proche-ailleurs de Paris, un lieu de résidence, une nouvelle destination touristique nationale et internationale, commerciale et économique".  Il s'agissait même pour Epamarne d'en faire le "fer de lance du Parc de la Marne".

Dans l'interview qu'il donne à Magjournal77 le premier magistrat de la commune voit, sans pour autant les citer, des aspects intéressants dans le projet notamment la création d'un hôtel haut de gamme qui ne le dérangerait pas.

Avec l'hôtel il devrait aussi citer les autres aspects : 350 000 visiteurs envisagés pour la "Cité du goût", 1000 emplois de la "Cité productive"... 

Il se peut que le maire ait un litige avec Linkcity sur le nombre de logements mais là n'est pas l'essentiel.

Nous avons estimé, dans un précédent article, que le projet reviendrait à pratiquement tripler le flux de circulation avec les 700 logements envisagés, il doublerait encore par rapport à la période Nestlé avec moitié moins de logements, sans compter les problèmes de stationnement générés. 

Mathieu Viskovic invoque la période Covid-19 pour justifier l'absence d'information. N'eût il pas mieux valu, sur un sujet aussi important, informer les Noisiéliens avant de se lancer dans une procédure de modification du Plan local d'urbanisme au risque de rester dans "un bras de fer feutré", selon son expression et reléguer les citoyens sur le banc de touche ?

Fort heureusement l'information est parvenue via les réseaux sociaux, des citoyens ont pu s'exprimer en toute connaissance de cause au cours de l'enquête publique. Ils ont contribué avec le CHAR et sa pétition recueillant plus de 400 signatures à mettre le projet en débat sur la place publique. 

Ce dont il faudra discuter avec les Noisiéliens, les riverains et usagers de la RD10, monsieur le maire, ce ne sont pas des aspects parcellaires, éclatés en ateliers, mais bien de la philosophie générale du projet, construire avec eux un nécessaire projet alternatif à celui adopté en 2019, adapté aux infrastructures routières, respectueux du site historique, de l'environnement et de ses incidences sur leur quotidien.